vendredi 29 janvier 2010

Paddy's lament - Sinead O'Connor



Well it's by the hush, me boys, and sure that's to hold your noise
And listen to poor Paddy's sad narration
I was by hunger stressed, and in poverty distressed
So I took a thought I'd leave the Irish nation

Well I sold me ass and cow, my little pigs and sow
My little plot of land I soon did part with
And me sweetheart Bid McGee, I'm afraid I'll never see
For I left her there that morning broken-hearted

Here's you boys, now take my advice
To America I'll have ye's not be going
There is nothing here but war, where the murderin' cannons roar
And I wish I was at home in dear old Dublin

Well meself and a hundred more, to America sailed o'er
Our fortunes to be making we were thinkin'
When we got to Yankee land, they put guns into our hands
Saying "Paddy, you must go and fight for Lincoln"

Here's you boys, now take my advice
To America I'll have ye's not be going
There is nothing here but war, where the murderin' cannons roar
And I wish I was at home in dear old Dublin

General Meagher to us he said, if you get shot or lose your head
Every murdered soul of youse will get a pension
Well in the war lost me leg, they gave me a wooden peg
And by soul it is the truth to you I mention

Here's you boys, now take my advice
To America I'll have ye's not be going
There is nothing here but war, where the murderin' cannons roar
And I wish I was at home in dear old Dublin

Well I think meself in luck, if I get fed on Indianbuck
And old Ireland is the country I delight in
To the devil, I would say, it's curse Americay
For the truth I.ve had enough of your hard fightin

Here's you boys, now take my advice
To America I'll have ye's not be going
There is nothing here but war, where the murderin' cannons roar
And I wish I was at home in dear old Dublin
I wish I was at home
I wish I was at home
I wish I was at home
I wish I was at home in dear old Dublin

jeudi 28 janvier 2010

Silence

Etendu sur le lit, l'homme dort. Sa tête alourdie glissant presque de l'oreiller, il était si épuisé qu'il n'a pas même pris le temps de se glisser dans les draps : il attendrait qu'elle sorte de la salle de bain. Alors il s'est étendu là, puis il s'est endormi, instantanément. La pièce a doucement plongé dans le silence, les bruits d'eau semblent loin, l'air est moelleux, de cette qualité d'intimité qu'on ne trouve que le soir, tard, juste avant d'aller se coucher.
La pénombre est fumée, car l'unique lumière de la lampe de chevet est chaude en raison de son abat-jour rouge. Avec la fin de la journée, le reste de la chambre s'est abîmé dans l'ombre et dans le cercle éclairé que son visage accueille, l'homme est beau. Son front est serein, sa bouche légèrement entr'ouverte, quelques cheveux retombent sur ses yeux aux paupières baissées. Sa poitrine se soulève calmement, régulièrement, et retombe dans un soupir.
Insensiblement, ses mains s'abandonnent ; la gauche, détendue, repose sur son ventre, la droite s'est posée, en effleurant son flanc, sur le tissu violet de la couverture. Il bouge un peu et ses jambes musclées, poilues, s'allongent jusqu'au bout du lit. Sa tête penche sur le côté et son menton va se nicher au creux de son épaule.
Dans son pyjama court, le sommeil vulnérable laisse encore transparaître l'enfant qu'il devait être, il y a des années. Il est confiant, ouvert, et de lui émane cette vie que la journée a fatiguée. Mais c'est un homme qui est étendu là, un homme dont la respiration régulière exprime la force, ses membres l'énergie, son front le courage.
Etre avec lui tous les soirs, tous les soirs de chaque jour, de chaque mois, de chaque année. Etre avec lui ici, maintenant, là-bas, alors, si morte, comme ombre, si vivante, comme âme, comme bouche, comme bras. Car il y aura d'autres soirs, d'autres lits, d'autres fatigues et d'autres pénombres. Les murs et le sol changeront, la terre aura tourné et les fenêtres donneront sur un dehors différent. Mais qu'importe le lieu, qu'importent le moment, les circonstances, ce qu'il fait, ce qu'il est.
Etre là, à le regarder dormir, à le contempler sans bruit, pour se souvenir à jamais de cet instant, en retardant le moment de le rejoindre et de le réveiller, un peu, à peine, le temps de le couvrir et de m'endormir à mon tour, dans ses bras.


A Franco.