vendredi 3 octobre 2008

Mademoiselle Karentédouze et le type de l'affiche




"Bof, non, franchement, y m' font pas envie."

Il était à peu près cinq heures de l'après-midi et mademoiselle Karentédouze était assise à la terrasse d'un café avec une amie. L'air était surchauffé, les glaçons dans leurs sodas avaient fondu dès que les verres avaient été posés sur la petite table où elles étaient assises et les serveurs s'activaient en suant à grosses gouttes. L'un d'eux, visiblement exténué par la chaleur, avait appuyé son épaule contre la porte du café et regardait d'un air las et résigné le spectacle habituel des embouteillages parisiens. Pour quiconque a un jour été pris dans un tel enchevêtrement de véhicules, ces heures sont l'expression même de l'Enfer : on a beau s'y préparer psychologiquement, il suffit que cela dure un peu pour qu'on sente sa rate sur le point d'éclater. Lorsqu'on est piéton, tout cela devient le symbole même de l'absurdité de la vie moderne. Que voit-on ? des automobilistes énervés, poussés à bout, avançant d'une trentaine de centimètres toutes les cinq minutes dans le meilleur des cas, provoquant une levée de klaxons en essayant brusquement de changer de file, tout cela pour voir celle où ils étaient précédemment avancer plus vite que celle où ils sont à présent et laisser passer une mobylette qui, elle, parvient à se frayer un chemin le long du boulevard qui s'ouvre entre les deux. Il en résulte un "TUUUUUUUUUUUUUUUTTTTTT !!!!!!!!!" rageux et défoulatoire, puis l'automobiliste frustré se laisse retomber sur son siège et se résigne à allumer la radio.
Mais était-ce vraiment des réflexions de piétons ? Non, bien sûr. Les piétons ne s'arrêtent pas pour contempler le spectacle des embouteillages : ils en profitent pour se faufiler entre les voitures et traverser n'importe comment, histoire d'empirer le Jeu. Ces réflexions sont bonnes pour les gens qui se trouvent en terrase de café.
Ici, le serveur dut se pousser du passage, car un couple de clients désirait entrer, et mit un terme à sa méditation pour leur indiquer la table, là, dans le coin, qui venait de se libérer.

"Non, vraiment, je te jure, je ne suis pas du tout attirée par ce genre de créature."
La copine de mademoiselle Karentédouze n'en revenait pas : "Mais attends, regarde-le : il est trop mignon !" Le "il" en question était un mâle affiché en trois par quatre sur un immense panneau publicitaire, le long de l'avenue. Sa Perfection Esthétique était évidente : moulé dans un slip qui, à l'évidence, avait dû requérir des mesures très précises en vue d'un ajustement millimétrique, il exhibait un torse nu, huilé et soigneusement bronzé : impeccable. Avachi sur un support qui devait sensément suggérer un sofa ou quelque chose d'approchant, les jambes puissamment écartées, il ouvrait la bouche et les yeux d'un air qui se voulait sans doute suggestif, si l'on en jugeait d'après les gouttes de sueur déposées entre ses deux mamelons : il n'y a pas à dire, qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour vendre des sous-vêtements.
"Non mais regarde-moi cette andouille ! On dirait un veau qui va à l'abattoir ! C'est vrai, ils ont exactement ce regard-là !"
La copine eut un petit mouvement de recul : un petit veau, avoir un regard suggestif avant d'aller se faire tuer ? Pour obtenir une grâce, peut-être ? Quelle horreur !
"Oui, non, c'est vrai, j'exagère, se reprit mademoiselle Karentédouze devant l'ahurissement de son vis-à-vis. Mais quand même. Il ne m'attire pas du tout.
- Moi, je le trouve très bien, répondit l'autre, rassurée de voir la conversation regagner des chemins plus conformes.
- Eh bien moi non. Les imberbes à peine pubères, ce n'est vraiment pas mon truc. Si ça se trouve, il n'a même pas mué.
- Rhôôôôôô... T'exagères !
- Comment tu peux le savoir ? Il ne parle même pas ! Si ça se trouve, il ne sait pas parler.
- Non, là, tu dépasses les bornes.
- Ouais. Carrément."
Elles se mirent à rire toutes les deux.

Derrière elles, le Piéton Fou ( pedes insanus ) s'était décidé à entrer en scène. Vertébré de taille, de sexe et d'apparence variables, ce qui le rend difficilement identifiable avec précision, il peut être trouvé partout, mais hante de préférence les carrefours archi blindés, ceux où les automobilistes eux-mêmes se demandent avec un petit pincement d'angoisse s'ils vont réussir à ce sortir de ce foutu merdier. Attention : il est à ne surtout pas confondre avec son compère, le Piéton Parisien ( pedes Parisiacus ), qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, mais n'a pas du tout les mêmes moeurs. Le PP scrute longuement la file de voitures. Il n'est pas toujours au niveau d'un passage piéton ( parfois même à quelques mètres seulement de lui, qu'il se refuse manifestement à franchir ), mais il se penche avec attention, à l'extrême bord du trottoir, pour essayer de voir s'il est à prévoir une quelconque accalmie dans le trafic. Son Sens de la Divination est renommé aux Quatre Coins de l'Univers ; il consiste en un mélange de chamanisme, de vaudou et de magie noire et varie en fonction de la force du vent et de l'âge du capitaine. En vertu de quoi, le PP soit s'élance dès qu'un espace de plus dix mètres se dessine entre deux véhicules, soit, l'espace en question mettant décidément beaucoup trop de temps à se dessiner, s'agace et décide de traverser quand même : après tout, les conducteurs seront bien obligés de ralentir pour ne pas abîmer leur carroserie et ça leur apprendra. Quoi ? aucun observateur du PP n'est jamais parvenu à éclaicir ce mystère ; il n'est pas sûr que le PP lui-même y connaisse grand chose. Ce qui l'est, en revanche, c'est que le PP s'en sort comme magiquement indemne dans quatre-vingt-dix-neuf pour cent des cas, ce qui est un score raisonnable, et, s'il est vigoureusement klaxonné par un automobiliste exaspéré de le voir ainsi détaler sous son nez, il répond en général tout aussi vigoureusement, voire de manière encore plus explicite, c'est-à-dire en utilisant l'une de ses mains, mais pas tous les doigts de cette dernière. Nul n'est besoin ici de vous faire un tableau.
Le PF, lui, est d'un autre type. Il n'a tout d'abord pas la même attitude. Il se tient près du bord du trottoir, certes, mais pas au bord du trottoir au sens propre. On ne le voit pas se pencher, près à glisser dans le caniveau, presque en suspens, jusqu'au moment où il bondira sur la chaussée. Non. Le PF, pour sa part, aime musarder. Il s'approche du flot de voitures, mais, arrivé à moins d'un mètre, il flâne, s'arrête, hume l'air du temps ( qui sent rarement la noisette ) et semble oublier carrément qu'il avait l'intention, quelques secondes auparavant, de traverser. Il prend alors un air vaguement rêveur, c'est tout juste si un peu de bave ne lui dégouline pas sur le menton. Tout automobiliste un peu sensé est, à ce moment-là, légitimement en droit d'en conclure qu'il ne va pas bouger et rester où il est, à gêner les PP, qui râlent parce qu'il les empêche de s'avancer pour mieux voir. Souvent, d'ailleurs, le PF ( qui, lui, préfère de loin les passages piétons et autres endroits dits "protégés" ) laisse passer un, voire deux petits bonshommes verts. L'observateur avertit se dira toujours "non, ce n'est pas possible, il va traverser d'une seconde à l'autre, maintenant que le feu des piétons est de la bonne couleur", mais le PF prend racine, s'éternise et, à la grande stupéfaction du spectateur, le bonhomme passe au rouge avant même qu'il ait esquissé le plus petit mouvement, ni n'ait montré le moindre signe d'une quelconque intention de se mettre en branle. Mais c'est précisément à ce moment que le Pouvoir d'Atterrement du PF se révèle, car il Entre alors en Action : de fait, lorsque le petit bonhomme passe au rouge, quelque chose paraît se produire au sein de notre animal, quelque obscure mécanisme interne se dégrippe et une sorte de lueur consciente pointe tout au fond de ses yeux. Soudain, il se rappelle sa première décision et traverse impulsivement, sans regarder ni à droite, ni, surtout, à gauche, comme s'il était seul au monde, tel un agneau à l'abattoir. Souvent, on n'assiste d'ailleurs pas véritablement à ce genre de scène, c'est-à-dire qu'on n'y assiste pas visuellement. Par contre, auditivement, c'est une autre histoire ; car les coups de klaxon furieux et les brusques freinages attirent aussitôt l'attention et l'on comprend assez facilement que l'accident a été évité, soit parce que le PF a eu la peur de sa vie et écrasé les pieds de ses concitoyens en faisant un bond en arrière, soit parce que l'automobiliste a réussi à s'arrêter ou à ralentir suffisamment pour le laisser passer. Dans tous les cas, notre kamikase n'a absolument pas compris ce qui s'est passé, mais c'est le propre du PF : s'il le comprenait, il deviendrait un PP et risquerait moins de se faire écraser. De là à avancer que tout PP est un PF qui s'est fait suffisamment peur pour vouloir éviter ce genre de mésaventure, il n'y a qu'un pas, que l'amie de mademoiselle K. n'était pas près de franchir, car elle s'en avait cure. Elle était en effet très occupée à Exprimer son Point de Vue :

"En fait, tu n'as rien compris ! Cette affiche, c'est la photo d'un homme moderne, qui assume son côté féminin, qui ne craint pas de le montrer. C'est l'évolution de toute une époque qui est là, sous tes yeux : l'entrée dans une nouvelle ère des rapports hommes-femmes !
- Il n'assume rien du tout. On lui a dit de s'asseoir, d'écarter les jambes et de prendre un air de veau et il a obéi, c'est tout. Quitte à avoir un mec presque à poil sous le nez, j'en préfèrerais un bien viril.
- Mais puisque je te dis que c'est la photo d'un homme moderne et pas d'un je ne sais quoi tout droit sortit de sa caverne ! Le type que toute femme sensée rêverait d'avoir à ses côtés !
- Tiens, j'ignorais que cette marque vendait des hommes en kit, prêts à servir."
Son amie eut une moue agacée.
"Non, plus sérieusement, reprit mademoiselle K., j'en veux pas, moi, d'un homme moderne ! Je veux qu'il fasse sa part de tâches ménagères, d'accord, mais pas qu'il me pique ma crème hydratante ! Au vu de sa fréquence de rasage des trois poils qu'il doit avoir, il m'aura fini mon tube que je n'en aurai même pas vu une fois la couleur !
- Ah, mais t'es rétrograde, toi, c'est dingue ! C'est ça aussi, la parité ! Ton homme a également le droit de ne pas avoir envie de peler !
- Tu connais beaucoup de mecs qui pèlent du torse, toi ? Je veux dire : sans avoir pris de méga coup de soleil. Je veux du poil, moi ! Pas un yéti, un mec normal ! Est-ce trop demander !
- Beurk... Les poils, c'est dé-goû-tant.
- Moi, ce sont les grenouilles qui me dégoûtent."
La copine prit un air résolument désespéré.

Elle avait pourtant bien meilleure mine que le policier, là-bas, qui s'escrimait en vain à introduire un peu d'ordre et de logique dans le trafic. Lui était non seulement désespéré, mais aussi absolument terrorisé. Il faut dire que c'était son premier jour, seul, au milieu du trafic. Au début, lorqu'il s'était avancé vers la chaussée, il avait hésité un peu, au bord du trottoir : et s'ils ne s'arrêtaient pas ? et s'ils ne lui obéissaient pas ? Bon, d'accord, il portait un uniforme, mais quand même, ce n'était que lui à l'intérieur et le lui en question n'avait jamais été très fort pour imposer son autorité. D'ailleurs il se demandait même, en cet Instant Fatidique, pourquoi il avait décidé d'entrer dans la police : comment donner des ordres aux simples citoyens quand même votre nièce de six ans parvient à vous obliger à faire tout ce qu'elle veut, sans même prendre la peine de passer par la case "cajôleries" ? Mouais. Donc, le voilà, lui, Marcus Dugland, dans un uniforme aussi démesuré pour lui que son prénom pour son nom de famille et créant le même effet de contraste ridicule, il en était sûr. Il s'attendait presque à entendre déjà les mêmes ricanements et moqueries qu'autrefois, dans la cours de récréation. Maaaaarcus ! Maaaaarcus ! Réveille-toi !
Le rétroviseur d'un conducteur énervé et appuyant brusquement sur le champignon le frôla ; Marcus fit un bond en arrière. Hum. Il était temps d'y aller. Il s'approcha à nouveau doucement de la chaussée, puis son pied gauche quitta lentement le sol, s'avança et... revint aussitôt à son point de départ : le gauche, ça pourrait porter malheur. A son tour, le pied droit s'éleva et s'avança au-dessus du filet d'eau sale qui coulait dans le caniveau pour se perdre dans la bouche d'égoût toute proche. Ce filet d'eau paraissait un fleuve, mais le pied franchit quand même son petit mètre, suivi immédiatement après par son compère. Une fois fait le premier pas, les suivants furent d'autant plus facile que le feu passa au rouge. Toutes les voitures s'arrêtèrent et Marcus put s'imaginer qu'elles le laissaient respectueusement passer.
Ensuite, tout fut nettement plus évident. Etant donné qu'aucun automobiliste n'allait redémarrer brusquement pour l'écraser avec sauvagerie, notre îlotier se planta là, le dos résolument tourné aux véhicules, observa le feu à sa droite passer à l'orange, puis au rouge, et daigna enfin s'écarter afin que les autres puissent avancer. Il attendit que son propre feu passe à son tour à l'orange et que les voitures commencent à freiner pour s'avancer et leur donner l'ordre de faire ce qu'elles faisaient déjà : s'arrêter ; courageux, mais pas téméraire. Le carrefour était toujours aussi embouteillé, mais l'Ordre règnait à son feux. Non mais. Le reste, c'était le problème des autres.
C'est alors qu'une Pensée Funeste S'Empara de lui : et si un accident survenait ? Si une voiture de droite ne respectait pas le rouge et percutait de plein fouet une des siennes ? Il y aurait un carambolage monstrueux, de la tôlé froissée partout, voire, pire, des blessés, des morts ! Et il faudrait appeler les secours et essayer de faire se ranger tous ces véhicules qui, en plus, seraient incapables même de reculer et les pompiers seraient bloqués loin du carrefour et ils devraient venir à pied, en zigzagant entre les machines, et ils ne pourraient quand même pas atteindre le lieu de l'accident, parce que tout serait archi coincé, et ils jureraient et se plaindraient au commissaire et le commissaire saurait très vite qui était l'officier chargé de réguler le trafic à cet endroit et...
Marcus sentit des gouttes de sueur dégouliner le long de son dos et mouiller désagréablement sa chemise en quelques minutes. Seigneur ! mais c'était donc l'enfer, ici ? Il commença à rester, insensiblement, de plus en plus longtemps en place, au milieu de l'avenue, alors que son feu était passé au vert. Il n'osait surtout pas s'avancer avant qu'il soit sur le point de passer au rouge : et si, le blessé, c'était lui ? Encore pire : il n'y aurait même plus quelqu'un pour appeler les secours, essayer de faire se ranger les voitures pour que les pompiers atteignent l'accident, etc., etc., etc. La seule faiblesse de son plan était que, d'une seconde de plus en une seconde de plus, il finissait par empêcher de plus en plus longtemps les conducteurs de passer, alors que le feu était vert. Même que ça commençait à klaxonner sec derrière lui, d'abord d'assez loin, puis de plus en plus rapproché. Lorsque la voiture juste devant laquelle il se tenait lui klaxonna aux fesses d'un air très "dégage de là et cesse d'emmerder le peuple", il effectua une habile translation et décida que, finalement, le trafic se régulait très bien tout seul grâce aux feux et que se tenir dans le passage ne servait à rien, à part lui donner la possibilité d'éventuellement utiliser son beau sifflet.
Et puis il pensa aux piétons : la plupart du temps, les accidents, c'était eux qui les déclanchaient. C'était vrai, ça : à la télé, c'était presque tout le temps des piétons qui restaient sur le carreau ; ils traversaient sans faire attention et se faisaient renverser. Marcus se mit alors à scruter les trottoirs avec une attention redoublée d'angoisse. Et, il faut bien le dire, pour cela, Marcus avait un don : il faisait la différence, en un seul rapide coup d'oeil, entre le pedes insanus et le pedes Parisiacus. A peine étaient-ils entrés dans son champ de vision qu'il savait immanquablement à quelle catégorie ils appartenaient. Comme ça. Tout d'un coup. Un vrai Don du Ciel. D'ailleurs, là, précisément, il en avait repéré un à l'air pas très malin ou un peu distrait qui s'avançait d'un pas que la détermination ne caractérisait pas. Lui, là, celui-là, il allait lui claquer entre les doigts ; c'était sûr. C'était même pire qu'un piéton fou : c'était un touriste. Lentement, il émergeait de derrière le panneau indicateur : sandales, chaussettes, short, sac banane, chemisette, casquette. Un touriste. Un vrai. Manquait plus que le plan de Paris dans la main, mais on l'apercevait dépassant déjà de la poche arrière. Marcus s'approcha de lui en prenant toutes les précautions possibles et inimaginables : pas de loup, marche sur des oeufs, rapidité du sphinx et, surtout, vent dans le dos. Lorsqu'il fut assez près, il avança lentement la main, tendit le bras, se déboîta presque l'épaule ( "je le savais que j'aurais dû m'approcher encore un peu...!" ) et... agrippa le col du type, juste au moment où celui-ci allait s'élancer joyeusement sur la chaussée, sous les roues d'une berline. Le malheureux manqua de s'étrangler et, sous la Violence du Choc, se retrouva les quatre fers en l'air, mais, au moins, vivant. La dignité du policier, elle, était loin de se porter aussi bien : dans le feu de l'action, il avait marché sur son lacet défait, basculé lui aussi et son honorable postérieur croupissait à présent dans une flaque quelque peu boueuse. Elle se portait même d'autant moins bien que la scène avait eu un Témoin. Le serveur, en effet, s'était une fois de plus arrêté un instant pour observer le Monde autour de lui et avait très vite repéré le manège de l'îlotier. Quand il les vit tous les deux par terre d'un air ahuri, il fut pris d'un tel fou rire qu'il trébucha, rentra dans un de ses collègues et renversa son plateau... sur mademoiselle Karentédouze. Cette dernière protesta violemment, se leva, ainsi que son amie, et quitta ce Lieu de Perdition où, décidément, il n'était vraiment plus possible de rien faire, à plus forte raison de tenir une Conversation Civilisée. Tout ça, de toute façon, c'était la faute du type de l'affiche.